Le Burkina Faso commémore ce mercredi son 64e anniversaire d’indépendance dans un climat national marqué par une crise sécuritaire qui perdure depuis près d’une décennie. Les Burkinabè font les frais de leurs richesses, selon le président du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, dans le traditionnel discours à la nation du 11 décembre prononcée ce mardi.
Devant la mairie de Barsalogho, localité tristement célèbre après le drame survenu le 24 août et qui a coûté la vie à plusieurs personnes, le capitaine Ibrahim Traoré, fidèle à sa tenue militaire, s’est adressé à la nation.
« Nous sommes victimes de nos richesses »
Le Burkina Faso, cible depuis près d’une décennie de la violence terroriste, fait les frais de ses richesses, selon le Président. Le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré qu’à travers les actions terroristes, ce sont les richesses du pays qui sont ciblées par des « impérialistes » cherchant « coûte que coûte à reprendre et à nous maintenir dans l’esclavage ». « Nous allons les sécuriser », a assuré le chef de l’État.
« Nous vivons un moment unique »
Barsalogho, dans la province du Sanmatenga, au Centre-Nord du pays, où le chef de l’État a prononcé son discours à la nation, a été victime, en août dernier, d’un important raid d’assaillants terroristes. Une attaque dont aucun bilan officiel n’a, jusqu’alors, confirmé ou infirmé l’ampleur.
« Camarades, il arrive des moments dans l’histoire d’un peuple oĂą de telles situations surviennent. Mais nous avons su, au Burkina Faso, nous unir et nous donner la main pour pouvoir vaincre l’ennemi », a dĂ©clarĂ© le capitaine Ibrahim TraorĂ© devant la mairie de cette localitĂ© portant encore les stigmates de la violence terroriste.
Selon le prĂ©sident du Faso, les Burkinabè, Ă travers la lutte contre le terrorisme, ont rĂ©ussi Ă s’unir et Ă se donner la main dans « une cohĂ©sion parfaite » pour soutenir les forces combattantes dans ce combat « pour notre indĂ©pendance rĂ©elle ». Le prĂ©sident TraorĂ© a saluĂ© la participation des Burkinabè de l’intĂ©rieur et de l’extĂ©rieur, qui contribuent Ă l’effort de guerre. Des contributions qui participent Ă l’équipement de l’armĂ©e.
« Nous poursuivrons dans ce sens pour que nous puissions monter en puissance au niveau de l’armĂ©e, construire une armĂ©e forte et pouvoir Ă©quiper cette armĂ©e comme il le faut. (…) Nous continuerons Ă les Ă©quiper, Ă poursuivre notre reconquĂŞte, Ă mailler notre territoire, de sorte que la consolidation de tous les acquis dans le combat soit une rĂ©alitĂ© », a dĂ©clarĂ© le chef de l’État.
« L’armĂ©e ira oĂą elle doit aller pour sĂ©curiser nos richesses, puisque c’est de ça qu’il s’agit »
Tous les groupements ont Ă©tĂ© instruits de reprendre les opĂ©rations de « manière active », a assurĂ© le prĂ©sident dans son allocution. Il a ajoutĂ© que plusieurs opĂ©rations ont d’ores et dĂ©jĂ commencĂ© et vont s’intensifier.
« Au sol comme dans les airs, nous allons traquer ces ennemis de la nation jusqu’Ă leur dernier retranchement », dĂ©clare le chef suprĂŞme des armĂ©es. « Nous allons les poursuivre jusqu’Ă leur dernier retranchement et les Ă©liminer jusqu’au dernier. La seule chose qui puisse leur permettre de survivre est de se rendre Ă nos diffĂ©rentes forces en dĂ©posant les armes et leurs logistiques. »
« Le cas Ă©chĂ©ant, combattez-les jusqu’au dernier », ordonne le capitaine Ibrahim TraorĂ©.
Yaya Diomandé, Oméga Médias